lundi 8 février 2010

Dimanche 7 février

" Quand quelque chose nous agace chez les autres dans un si petit espace à partager, on apprend bien vite à mettre de l’eau dans son vin. Ici, comme l’eau est salée, çà goûte moins bon, c’est plus difficile à avaler mais combien plus facile à vivre.

On est parfois moins délicat avec quelqu’un à cause de la promiscuité, la fatigue ou le stress, je suis surprise de voir à quel point certaines choses qui m’auraient dérangé il y a 1 mois à peine me conviennent ici. Je trouve le moyen de composer et de ne rien prendre personnel, je comprends et je ne tiens rancune sur rien. Je ne suis pas reposante non plus, donc on passe l’éponge et on sourit.

Vous savez, c’est la première fois que je vis avec des gens aussi longtemps dans un si petit espace avec autant de choses à partager. C’est propice pour grandir et apprendre sur soi. J’aime beaucoup mes compagnons, c’est comme si je découvrais 5 frères, ils me taquinent sans compter. Je défends la gente féminine du mieux que je peux, j’entends des histoires de gars pas possible. Je n’ai pas de passe-droit parce que je suis une fille et c’est très bien ainsi. Ils sont patient avec moi comme ils le seraient avec une petite sœur.

Le retour à la rame a été très rapide, après notre semaine à l’ancre, nous avons repris du service au jour 20, ce lundi. Après avoir découvert un ami sous notre embarcation, « Barry the poo fish », qui travaille pour nous et se débarrasse des parasites sous Sara G en échange de quoi nous nourrisson notre ami avec nos restes de table… et nos restes … de toilette. Ben oui!!! Le v’limeux mange nos cacas!!! Vous aurez devinez pourquoi on l’a baptisé « the poo fish »!

Donc depuis lundi, on a de la visite, en plus de Barry, une trentaine de dorades se cachent sous Sara G, après avoir sorti notre matériel de pêche, deux on mordu lundi et deux autres mercredi! L’opération est un succès! Jeudi, des dauphins sont venus chasser les poissons. Leur stratégie de chasse était visible du pont de Sara, ils se groupaient en nous encerclant, deux dauphins plongeait très profondément de chaque côté et obligeaient les dorades à remonter à la surface et d’être capturées.

Quand j’entends « Dolphins!!! » je cherche ma caméra toujours avec le même engouement mais je résiste à me faire plus enthousiaste qu’il faut pour ne pas être déçue lorsqu’ils lèvent le nez sur la vitesse de notre vaisseau. Au coucher du soleil, la journée de pêche étant terminée, j’ai vite compris que les dauphins étaient en congé! Ils sont revenus nous voir et tourner autour de nous. Très drôle : moi sur le pont avec ma caméra à la main, l’autre dans l’eau à tapoter la surface et crier… « Elvard, Elvard!! Viens ici nous voir » çà marchait dans le film … à ma grande surprise, le dauphin s’approche. Je mets mes pieds dans l’eau pour leur signifier ma présence le temps que je prépare ma caméra… Je me couche de travers sur le pont, de façon à ce que mes bras et ma tête dépassent à tribord et que caméra dans l’océan pige allégrement des images inoubliables. J’ai une main de dispo avec laquelle, j’ai presque touché au plus gros… debout derrière moi, les gars m’indiquent où ils sont… ils reviennent vers moi et nagent devant nous. J’ai de belles images à l’appui.

La nuit qui achève jour 24 vient marquer un moment inoubliable. Je rame avec James et Matt et je demande à voir les étoiles… donc de fermer les nav lights. On fait un Look-out complet, histoire de ne pas manquer de bateaux à l’horizon et on ferme. Noir total… On reste là à contempler la « Milky way » durant plusieurs minutes. Vous avez déjà vu les étoiles de l’océan? Elles sont cent fois plus nombreuses qu’à l’habitude.

J’en garde un peu pour demain… mais pour vous donner un aperçu, je suis descendu dans le grand bleu encore une fois cette fois pour libérer notre Sara des mollusques qui se collent à notre coque et nous ralentissent. Défi relevé avec succès! Je vous raconte le tout demain.

Notre position actuelle est 19 degrés 32 minutes Nord et 29 degrés 4 minutes Ouest, nous sommes dimanche et la météo est tout à fait favorable à clore une journée de 80 miles nautiques. Cette semaine affiche une moyenne de 70 miles par jour. Nous aurons une meilleure progression avec la semaine qui vient. "

1 commentaire:

  1. Voilà de belles images que vous partagez. Si la promicuité est cause de différents, elle oblige aussi le dialogue, l'acceptation et l'entente.

    Ces moments magiques vécus resteront gravés à jamais dans votre esprit mais aussi dans les nôtres.

    J'aime aller sur Google Earth pour repérer votre position, nous avons l'impression de faire le parcours avec vous.

    Accent Grave

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