mardi 18 septembre 2012

Montréal sous la pluie


Il me fallait un jour comme en mer, humide et frais, pour me donner le gout d’écrire. Après notre arrivée à Matane le 9 septembre dernier, les choses se sont précipitées et j’ai tardé à coucher mes impressions sur clavier. Sitôt arrivée à Rimouski, chez mon grand ami Hermel, le jour de mon débarquement sur la terre ferme, j’ai été catapultée dans une autre dimension; la réfection de mon bateau à rame océanique. Mon embarcation à rame océanique à changé de tête et à mon premier coup d’œil; moi aussi. Avec toutes ces surprises, ces modifications et son allure si fière, j’en avais presque oublié la dernière semaine de navigation à bord de Namasté. 

Depuis le détroit de Belle Isle, il s’en était bien passé des choses. D’abord une mauvaise météo nous avait forcés non seulement à nous amarrer solidement au ponton de l’Anse-au-Meadows à Terre-Neuve mais aussi mouiller deux ancres supplémentaires comme le ponton lui-même menaçait de céder. L’une des deux poutres d’acier qui retenait le quai à la terre ferme était complètement décrochée et n’avait pas résisté aux derniers coups de vents. Ensuite au Labrador, Red Bay, nous avait offert un abri beaucoup plus sécuritaire. L’escale suivant nous avait permis de faire la rencontre de Charles Kavanagh à Havre-Saint-Pierre et ensuite avec son équipe tout près de l’Île aux Perroquets dans l’archipel de Mingan. Charles est de ce type de rencontres que l’on oubli pas, un homme généreux de son vécu par ses histoires et ses aventures, un sens de la communication qui relève presque du conte et une passion contagieuse dès le premier échange. Après Havre Saint-Pierre; cap sur Rimouski. Enfin sous mes pieds, le Saint-Laurent comme je le connaissais; des cétacés, des marsouins, des loups-marins et une végétation abondante. Du vent doux, du vent frais, du vent de face comme on y était habitués, du vent de travers et du portant nous ayant permis de sortir de spi, de le rentrer parce que ca soufflait trop, le ressortir et ne pas le rentrer assez tôt pour le déchirer sur un coup de vent. Pour notre dernière nuit; on annonçait des rafales à 25,30 et même 35 nœuds… Sud-ouest. On avait commencé la traversée vent de face pour la terminer 42 jours plus tard de la même façon. Des rafales de 50 nœuds nous ont obligés de faire escale à Matane aux petites heures du matin. 

Mon périple sur Namasté s’est donc terminé à Matane. J’ai donc quitté Jean et Antoine avec la visite de mon ami Delphis Bélanger et un parcours par autobus jusqu’à Rimouski pour rejoindre mon océanique et mes amis les Lavoie.  

Déjà à Montréal, la ville gronde et m’enveloppe par son rythme dynamique et rapide. Le travail en vue de ma traversée à la rame m’acharne déjà depuis une semaine. Attablée au travail, mes yeux sont déjà rivés à mon calendrier tant pour compter les semaines qui me sépare de l’aventure que pour vérifier le temps qui reste pour réaliser toutes ces taches en vue du départ. Parce que l’aventure, c’est aussi ca : la préparation longue et ardue.