vendredi 5 février 2010

Début d’un long résumé..

Au moment où Matt a dit que c’était assez, j’étais tellement réjouie et soulagée. Je venais tout juste de percuter ma rame gauche sur ma cuisse pour la énième fois en quelques instants, ma patience s’effritait, je souffrais depuis plus de 45 minutes aux avirons, mon dos brulait, mes mains désespéraient à tenir fermement les rames, la mer nous offrait des vagues croisées et le sentiment profond de n’aller nulle part. L’océan ne voulait nous laisser passer mais loin de moi l’idée de laisser tomber les avirons. Il me restait plus d’une heure avec eux et j’allais aller jusqu’au bout.

On installe l’encre flottante, l’océan est trop gros, mauvaise direction des vagues, de la houle et du vent. Il n’y avait rien à faire, même en travaillant d’arrache pied on perdait effectivement 1 mille a l’heure dans la direction opposée!

Mon bonheur fut de courte durée, 2 heures plus tard, je m’ennuyais déjà. Quelques heures plus tard, on m’interdisait le pont après quoi, la nausée s’est mise de la partie. J’ai découvert les vertus du Gravol et me suis endormie quelques heures! Le pont fut plus sécuritaire des le lendemain.

33 degrés, humidité intense, moiteur… la Stern cabine était effectivement un endroit ou le mot confort n’existait pas. Normalement étroite pour deux, elle devenait un vrai calvaire pour quatre. Je recevais avec dégoût des gouttes de condensation qui coulait du plafond, aucune position ne fessait office de repos. Je regrettais avoir désiré arrêter de ramer quelques heures plus tôt. Très rapidement je me suis surprise à choisir la résilience, accepter et laisser aller les circonstances guider mon existence pour les prochaines heures, voire les prochains jours. J’ai tout de même tenté de marchander nos espace de sommeil pour rendre le supplice plus équitable… à la toute fin de la semaine nous auront tous couché sur le plancher au moins une fois, reçu en moyenne 1 litre d’eau de condensation sur le coco et s’être réveillé dans l’eau plus d’une fois. Je savais bien que personne ne pouvait devenir aventurier sans se salir les pieds.

Je dois retourner déjà aux avirons, c’est une histoire à suivre…

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