Depuis mon poste de nage, quand une vague se fracasse sur le pont mon siège se déplace ou mes pieds sortent des étriers et je tombe dans le cockpit, quand de grosses vagues viennent forcer les rames à s’assoir sur mes cuisses ou mes tibias ou trop souvent mes hanches, j’ai envie de pleurer parce que çà m’arrache toute une sensation de douleur qui prend trop de mon énergie, quelques secondes plus tard, j’oublie, mais si on a affaire à une mer forte, je dois persister plus d’une fois. Quand je suis éjectée de mon siège, le truc que les garçons me suggèrent c’est de laisser aller les rames. Une fois sur le cul de toute façon est ce que j’ai vraiment d’autres choix? Je bénis trop souvent ces moments d’insulte en me retrouvant dans une telle position. Étant la seule fille, je frustre contre mon manque apparent de force physique, les gars sont loin d’avoir ce genre de problèmes.
Cette nuit, je m’installe, je rame, la mer est forte et mouvementée, Sara G a tendance à porter tout son poids à Bâbord… Je tombe une fois, j’en sacre deux. Une minute plus tard, je tombe encore et là j’en perds mon anglais, je me parle en français et l’évangile en prend pour son rhume. Le poste central est vide car Peter et Matt son à la cuisinière dans la porte de la Stern cabine à quelques centimètre de ma position et James rame à sa position derrière moi, à la Bow cabine. Mon enveloppe et moi sommes trempées et le contenu; FRUSTRÉE. Je suis jalouse, pourquoi çà arrive juste à moi, j’ai tellement l’air épaisse sur le derrière, devant mes rameurs. Depuis la semaine dernière les garçons me disent de lâcher les rames et de ne pas résister contre elles, les laisser aller. Malgré mon manque d’aise à le faire de même c’est ce que je me résigne à faire une fois que je sens que je perds le contrôle de la situation depuis la semaine. C’est qu’en lâchant tout je m’abandonne à mon harnais, avant, sans lâcher les rames , je pouvais me retrouver plus loin sur le pont… entre ma rame et le sol, trimballée sur 2 pieds à savoir qui serait la plus têtue… la vague, la rame ou moi. Maintenant je sais que ce n’est pas la rame, ce n’est pas moi non plus… La mer m’a appris à rester calme, me frustrer ne me donnera rien ici…
3 e assaut : Mes rames m’emportent encore sous l’influence d’une force impossible, je suis enragée, cette fois encore je n’aurai pas le dernier mot. En tombant, je repousse les rames violement, avec frustration, je l’admets. La mer aura toujours le dernier mot : Voilà ma rame tribord qui s’éloigne et revient violement me tester la patience. Je la repousse une fois de trop. Elle pivote, se retrouve complètement à l’extérieur retenue par la dame de nage et CRACK, la mer l’avale, je me précipite, trop tard. Elle flotte et s’éloigne. Je regarde la dame, elle est tordue un peu, le carbone à fait son œuvre. La mer à voulu m’apprendre que même après 40 ou 50 chutes frustrantes, la mer mérite ma patience.
On a du tout ranger et sommes rentrés a l’abri, rien n’était possible de faire au clair de lune. Continuer durant la nuit, avec un rameur en moins devenais inefficace. Je me retrouve donc, au petit matin avec une paire de Croker dans les mains. Pedro et Pete ont un astuce pour palier à mes problèmes de chutes interminables. Peut-être procéder à de nouveaux ajustements. Lesquels tiennent office de solution.
Oui, j’ai pleuré, pas trop mais j’ai quand même pleuré. J’avais donc honte d’avoir fait ralentir le projet parce que je ne suis pas assez forte pour me tenir à mon poste sur mon siège, j’ai pleuré parce que j’ai perdu ma super rame d’océan en carbone noire et jaune, qui flash dans le noir, j’ai pleuré parce que personne ne m’a parlé avant d’aller au lit donc je les croyais tous fâchés contre moi, ben oui, j’ai pleuré en écrivant ce blogue. J’ai eu honte de moi. J’ai pleuré en parlant avec Pedro ce matin je lui ai expliqué que je préférais avoir perdu une rame que de me blesser. J’ai pleuré parce que j’ai réalisé ce matin que tout le monde prenais mon problème à la légère, un petit problème pas réglé ici devient un problème de groupe là bas! Mais là çà vas… c’est le stress, çà fini par vous épuiser de ne jamais dormir plus de 1h30 en ligne.
Au moment de corriger ces lignes, je suis heureuse et reposée.
Notre position actuelle affirme que l’on a parcouru que 24 miles à cause de notre arrêt de nuit.
Je reprendrai le rythme de mon blog quotidien, nous en sommes au jour 13. C’est le temps d’ouvrir des lettres! Je lance l’appel à Jean-François mon beau-frère qui a oublié celle qu’il a écrit pour moi… c’est le temps de me l’envoyer par courriel JF!
Je vous embrasse fort
Mylène, les pieds dans l’eau.
Tient haut la barre et le moral! Sans prendre le dessus, tu vas finir par les dompter ces vagues, tout du moins trouver une solution pour que tu restes bien accrochée. Vous êtes une forte équipe, appuie toi sur elle.
RépondreSupprimerBen
J'espère que vous allez trouvez une solution pour ajuster tes pieds aux étriers, tu n'as pas besoin de cette difficulté supplémentaire.
RépondreSupprimerOublie cette idée d'avoir honte tu es super forte et très courageuse.
Bon quart de rame.
C.Durocher
tu vis les hauts et les bas, comme les vagues
RépondreSupprimervont et viennent........tu batis les souvenirs
de ton rêve, continue et pense à toute notre énergie et out notre coeur qui est avec toi!!
lucie bizzzzzous
j ai tomber dans la mer du pacifique et j ai failli me noyer et suite a ce drame j ai une pneumonie es ce que la mer en est la cause
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