Vents: est : mauvaise direction
Houle: est : bonne direction mais mauvais moment
Sara G : sud est : bonne direction mais manque de temps!
J'ai l'impression de vous donner des indications sur une partie de Master Mind, mais c'est plutôt à Battle Ship que l'on se prête au jeu.
Bientôt nous croiserons des bateaux de la Woodvale challenge, en tout, 91 participants, 41 bateaux, des rameurs en solo, en double, en quadruple et un bateau de 12 rameurs; Britania III. On prend régulièrement leurs positions et on discute sur SAT phone avec un rameur solo Irlandais, il n'est qu'à 50 miles derrière nous, on le sens très seul et on croit que cette mauvaise basse pression lui fera passer des moments pénibles. Même si près de lui, on reste impuissant devant sa condition.
Malheureusement avec le système de basse pression qui s'abat sur la région, nous ne pourrons profiter de vents favorables. Les vents sont maintenant sud et nous avons la surprise de constater que la progression se fait difficile. Chaque coup d'aviron est difficile et la cadence est dure à soutenir. Même en étant celle qui donne le rythme, j'ai du mal à être fidèle à ma propre rigueur. Nous avions pris la décision de cesser de ramer au cours de la nuit. Les vagues se suivaient et ne se ressemblaient pas, chacune était un risque éminent, après 2 ou 3h de matin, la lune ayant quittée notre ciel, nous avons du prévenir les vagues à l'aveuglette donc la prudence était de mise. Nous avons donc cessé de ramer vers 3h am et repris les avirons dans l'après-midi. Un total de 18 hrs sans ramer.
J'ai dormi. J'ai lu mes lettres, réfléchi… mon moral se porte mieux.
En après-midi, nous reprenons le contrôle de la situation et retournons aux avirons pour que la progression suive sont cours. Les coups d'avirons se sont fait de plus en plus difficiles, voir lents, très lents. Habituellement nous avançons à près de 3 ou 4 nœuds, la vitesse du jour 15 frisait les 1.8 nœuds. Toute la nuit, j'ai combattu le sommeil, le désespoir et le découragement. Enfin, dans ma tête se bousculaient des idées négatives que j'ai bien fait de chasser illico! Je me suis efforcée à plusieurs reprises de voir les choses autrement, reprendre le contrôle des mes idées et ne pas me laisser aller à ruminer à chaque instant a été un défi ultime… nous avons ramé de courts coups de rame (short stroke) durant toute la nuit, grossièrement, çà veut dire, on ne pousse presque pas avec les jambes et on donne la poussée en basculant notre dos vers l'arrière et en tirant avec les bras. Ce type de technique est difficile à suivre et nous donne l'impression d'aller nulle part. Aussitôt mon focus dans mon bon moment, je devais user de concentration pour ne pas regarder l'heure et rester dans ma zone. J'y suis arrivée quelques fois. Enfin mon quart se termine et je suis de retour à ma cabine.
Jour 15 achève et nous clôturons un nouveau record de plus courte distance jusqu'ici : 35 miles!
La nuit tombée, le programme continu; retour aux avirons, manque de motivation, fatigue, caplets de caféine, musique et playlists… On alterne nos shifts et on essaie de garder le moral en groupe. On se soutient, avant d'aller au combat, je demande au prochains qui viendront me rejoindre dans 40 minutes; dites-moi, comment vous allez, préférez vous parler, jouer à des jeux ou écouter de la musique quand vous viendrai me rejoindre dans 40 min? La question est bien reçue, j'obtiens pour réponse qu'on aimerait parler. On s'offre de combattre en gang plutôt qu'individuellement, c'est plus profitable.
Je vous laisse sur la nuit qui tombe sur jour 15 et vous promet un prochain blog rempli d'explications… pourquoi vous sommes nous retrouvés avec le Canada dans notre trajectoire sur le marine tracker? Basse pression quand tu nous tiens!!!
Mylène
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