En quittant Portneuf vendredi matin, j’avais espoir de retrouver des conditions semblables à la veille. Trois heures après mon départ, j’étais à peine quelques miles nautiques plus loin et le spectacle que m’offrait le paysage était toujours le même; la marina de Portneuf! Après une brève pause, presqu’immobile devant une bouée, j’étais déconcertée, découragée et ennuyée. Je reprend la route et téléphone à Virginie qui m’a distrait en me faisant la revue de l’actualité et en me lisant des articles sur Cyberpresse, j’en profite pour contacter mon équipe au sol qui me rassure en m’indiquant que mon spot marque un déplacement malgré que je me sente immobile malgré tout. Je contacte la Garde Côtière pour un effectuer un changement à mon plan de route « J’ajoute deux heures à mon heure prévue d’arrivée, je serai à Lévis vers 19h30 UTC » Rien pour m’aider; le vent qui me souffle dans le nez augmente parfois avec des pointes de 14 nœuds… (25 km/h)
La vitesse de Peta au dessus du sol frisait les 3 nœuds et la mienne sur l’eau; 0.1 à 0.3 nœuds… en d’autres mots; en débarquant du bateau et en nageant tout en tirant le bateau vers moi, je risque d’aller plus vite!
Le Fleuve me clapotait dans la figure, lorsque j’arrêtais de ramer le bateau tournait de travers, rien à faire, si je ne répondais au téléphone ou prenais une gorgée d’eau, je risquais de donner les 20 prochains coups de rame pour avoir comme seul objectif de replacer le bateau dans le bon axe pour enfin espérer progresser. Mes mains faisaient mal, mon dos, mes cuisses, mon pouce… j’étais épuisée, j’étais loin d’être dans une attitude mentale prête à surmonter quoi que ce soit… je réfléchissais. J’ai contacté Michelle Cantin, ma petite maman de Québec, elle me rassure, me dit qu’ils viennent à ma rencontre.
Quelques visiteurs sont venues à moi, en tout une vingtaine; des bateaux moteurs, des voiliers, des gens me scandant mon nom et des messages encourageants « Go Mylène Go!! »
Six heures après le départ, j’aperçois le pont de Québec, emballée, je prends du mieux, je vois un voilier se diriger vers moi; le Jordan, il est parti à 9 heures ce matin pour me trouver et venir à ma rencontre. Il fait le guet pour la circulation, me propose de me couper le vent, appelle la Garde Côtière pour moi, contacte Michelle et Guylain de Formation Nautique Québec qui s’en viennent à ma rencontre avec leurs trois bateaux. Je résiste même si mes instruments m’indiquent une vitesse de déplacement sur l’eau de 0.2 nœud. Le Jordan m’encourage et me dit que je suis encore à 12 miles nautiques de Lévis, il me reste environ une heure avant l’étale qui suggère que la marrée changera et se mettra à monter. C’est clair; il me reste une heure pour atteindre le pont de Québec sous lequel j’aurai plus de courant. On m’explique que même à moteur, des gens restent pris sous le pont à marrée montante, j’aurai alors aucune chance, si je résiste, je devrai ramer durant la marrée montante sans trop reculer durant les 6 prochaines heures et espérer progresser vers Québec pour la prochaine marrée descendante durant la nuit… Ouain! La galère quoi! J’ai plus vraiment de plaisir et quand l’équipe de Formation Nautique Québec arrive, on me propose le remorquage que je refuse immédiatement. Je discute brièvement avec Sylvie, ma Coach, qui est à bord d’une embarcation. Elle me pose la bonne question et je me permet d’abdiquer et d’accepter le remorquage.
Arrivée à Lévis remorquée derrière Merlot, un bel accueil m’attendait, plein de bateaux, des cornes de brumes et des gens sur les quais pour m’accueillir. Merci tout le monde de Lévis pour votre accueil et votre accompagnement.
Après avoir traversé de Lévis à Québec samedi, j’ai pu passer un 24 heures à Québec pour recharger mes batteries. Lundi : départ pour l’Île d’Orléans et lundi soir; conférence à Sainte-Anne de Beaupré.
À Suivre.
Quelle «galère»! Et surtout quel courage Mylène. Tiens bon. Bise amicale !
RépondreSupprimerYvonne xx