Maritime Estuary
Yesterday before saying goodbye, Pierre Lemire from Sebka, told me that “right after passing Île Brûlée, keep an eye out as you'll see many belugas - they gather where the waters are deep, as here."
Four in the morning, time to get going. I’ve learned to finish before going to bed all preparations required to take off in the morning. I wake up and am not even close to showing the warrior’s relentless determination, I'm discouraged before my eyes are even open – only my inner dialogue chases away the evil spirits. Between two destinations, sleep has quickly become incidental, but my boat is ready – this is mandatory. On that morning, everything was calm – a mirror-like sea was greeting us. As I was rowing, I kept gazing aft, eventually to see Kamouraska appear on the horizon, illuminated by the sun. Christian, who was still following me in his kayak, warned me to ready my cameras. As soon as we rounded the south-east corner of Île Brûlée, barely 15 feet beyond actually, a white beluga breached the surface and just beside it a café au lait youngster came up also. They slowly came nearer.
What a great welcome to the maritime world. About 14 belugas all told, observed for 45 minutes.
At the level of Kamouraska, the St. Lawrence widens – I had been in the upper estuary since Île d’Orléans. Rivière-du-Loup marks the start of the maritime estuary. Seawater and freshwater intermingle in the depths of the River. This would appear to explain why choppy waters are more frequent in the Banc des Anglais and Traverse Saint-Roch; the latter seems to be the last deep area of the River on the south side before going in a westward direction. This choppiness makes for harder navigation – it is easy to lose control of a boat, especially one as slow and hard to manoeuvre as a one-ton seagoing rowboat, for instance. Ironically, on marine charts, the small waves that represent this condition seem rather innocuous.
Between Île d’Orléans and Kamouraska, the waters mix in the deep. Right at the beginning of the Laurentian Channel, the water takes on a greenish cast, which is evidence of phytoplankton. The Laurentian Channel is a submarine valley that can reach a depth of more than 350 metres. The middle trough allows ingress of the ocean right up to here and lets the area’s water acquire characteristics that are much more typical of seawater, with the abundant food sources that these movements bring: phytoplankton, shrimp, squid, krill, herring, and sand eel…
At Tadoussac’s level, the waters are often difficult to navigate since freshwater from the Saguenay River that enters the fjord, freshwater from the St. Lawrence River, and saltwater from the sea that comes up to here, all come together in this area.
After six hours of rowing in calm waters, Rivière-du-Loup’s marina beckoned. Being somewhat late because of my pleasant encounter with those nice northern whales, I had to deal with the riptide during the last hour. Using all the strength I had, I was progressing at a speed of 1.2 knots over ground - low tide precluded getting the services of an escort or a tow to reach the jetty. Resourceful as ever, Christian came up with some innovative ideas once again: “I could tow you!”
Why not… “So here we have Mylène Paquette heading for Rivière-du-Loup in her 7-metre seagoing rowboat being towed ashore by none other than her hero, Christian Morneault, the guy who came aboard her boat to take her place rowing between Saint-Jean-Port-Joli and Kamouraska... Mylène is clearly out of energy, as we see them picking up speed thanks to the stout-hearted Christian who is pulling her heavy craft using a piece of rope and his kayak... What a guy! Their speed has now reached 2.5 knots!”
In less than an hour, we have reached the marina’s breakwaters. Without Christian's help, I would have once again had to drop anchor, wait, get in late, and need the help of a motorboat to come in.
Christian, are you available till Gaspé? ;)
La veille, avant de me dire au revoir, Pierre Lemire de la Sebka me mentionnait; « tout de suite après l’Île Brûlée, ouvre l’œil, tu verras beaucoup de bélugas, ils se tiennent là où c’est creux comme ici » en me désignant un des endroits les plus profonds sur mon plan de route.
Quatre heures am sonnaient le départ. J’ai appris à être prête à partir avant même d’aller au lit la veille. Mes levers ressemblent à ceux sur l’Atlantique en 2010, je me réveille bien loin d’avoir l’implacable détermination du guerrier, découragée avant même d’ouvrir les yeux, seul mon langage intérieur chasse les mauvais esprits. Je me tire toujours difficilement du lit. Entre deux destinations, dormir est rapidement devenu accessoire mais mon bateau paré; obligatoire.
Ce matin là, tout était calme, une mer d’huile nous accueillait. En ramant, le regard toujours tourné vers l’arrière du bateau, j’ai vu Kamouraska se lever, idem pour le soleil. Christian qui m’accompagnait toujours sur son kayak me dit de tenir prête ma caméra… ou plutôt, mes caméras. Aussitôt tourné le coin sud est de l’Île Brûlée, j’entendais Christian me dire « Juste derrière toi, Mylène! » à peine 15 pieds plus loin, un dodu blanc sortait de l’eau et tout près de lui un tout petit couleur café au lait. Ils m’approchaient, lentement.
Quel bel accueil dans le monde maritime. Au total environ 14 bélugas, j’ai cumulé 45 minutes d’observation ou plutôt 45 minutes de retard sur ma navigation…
À partir de Kamouraska, le Fleuve s’élargit, j’étais dans l’estuaire moyen depuis l’Île d’Orléans, Rivière-du-Loup marque le début de l’estuaire maritime. L’eau de mer et l’eau douce se rencontrent dans les profondeurs du Fleuve, les eaux se mélangent en surface à partir de Tadoussac et plus en profondeur jusqu’à l’Île d’Orléans. Ça semble expliquer le pourquoi des clapotis plus présents sur le banc des Anglais et sur la traverse Saint-Roch qui semble être le dernier endroit profond du Fleuve, sur le côté sud, avant de faire chemin vers l’ouest. Le clapotis ou le clapot est une surface d’eau plus difficile à naviguer, on perd facilement la maîtrise ou la direction d’une embarcation, surtout aussi lente et si peu manœuvrable, qu'une une embarcation à rame océanique d’une tonne, par exemple! L’eau se choque et les vagues s’entrecroisent sans suivre un modèle ou un "pattern" particulier, sans répétitions, espacements ou déplacements réguliers. L’eau monte et descends, se déplace plus ou moins rapidement et frappe violement. On entend même le son d’une rivière quand on approche une zone de clapotis. Ironiquement, sur une carte maritime, les petites vagues les représentants semblent plutôt inoffensives.
De l’Île d’Orléans à Kamouraska, l’eau se mélange en profondeur. Dès le début du chenal Laurentien, l’eau verdit, preuve de présence de phytoplancton. Le chenal Laurentien est une vallée sous-marine pouvant atteindre une profondeur de plus de 350 mètres. Le creux du milieu permet à l’océan de se jeter jusqu’ici et permet à l’eau d’ici d’acquérir des caractéristiques vraiment plus marines avec l’abondance de nutriments que ces déplacements apportent; phytoplanctons, crevettes, calmars, krill, harengs et lançons... Comme le dit Sonia Giroux du ROMM (Réseau d'observation de mammifères marins), « La mer vient se jeter littéralement à nos pieds, en face de chez nous, à Rivière-du-Loup. »
En face de Tadoussac, les eaux sont souvent difficiles à la navigation, là où se rencontrent les eaux douces qui descendent le Saguenay et qui entrent dans le fjord, l’eau douce qui coule du Fleuve et l’eau salée de la mer qui monte jusqu’ici.
Après six heures de rame en eau calme, la marina de Rivière-du-Loup m’attendait. Le traversier Trans St-Laurent me croisait quelques fois et sur sa route, il indiquait à la marina ma vitesse, mon allure et la distance qu’il me restait avant d’arriver sur les pontons. Accusant du retard à cause de mes belles baleines nordiques, j’ai du composer avec le contre courant dans la dernière heure. De toutes mes forces, j’avançais à 1,2 nœud au-dessus du sol, la basse mer retenait les services d’une escorte ou d’une remorque aux pontons. Encore 45 minutes avant d’avoir droit à une visite d’embarcation moderne à moteur. Toujours pleins de ressources, Christian me suggère encore des idées novatrices: « Je peux te remorquer moi! »
Ben oui... « Alors ici nous avons Mylène Paquette en direction de Rivière-du-Loup, sur son embarcation à rame océanique de 7 mètres, remorquée par nul autre que son héros Christian Morneault, celui qui est entré dans son bateau pour ramer à sa place entre St-Jean-Port-Joli et Kamouraska… décidément Mylène manque d’énergie, nous les voyons ici, prendre de la vitesse grâce à ce Christian bien vaillant qui tire sa lourde embarcation à l’aide d’une corde et d’un kayak, quel homme! Leur vitesse atteint maintenant 2,5 nœuds! »
En moins d’une heure, on a atteint les brises lames de la marina, sans Christian, encore une fois, j’aurais du mettre l’ancre, attendre, arriver en retard et avoir besoin d’un bateau moteur pour entrer.
Christian, t’es disponible jusqu’à Gaspé? ;)
Bonjour Mylène! Quelle chance d'avoir vu ces bélugas! Et quelle chance d'avoir eu Christian pas loin :)))
RépondreSupprimerLe but approche, tiens bon!
Rame, rame....