À l'Île d'Orléans, on me suggérait de ne pas partir et de rester au sol, de son coté, Michel, mon routeur, me donnait une bonne idée de ce que les éléments me réserveraient pour la journée. D'autres autour de moi, me donnait carte blanche... "Moi; je pars"
Après tant de discussions pour prendre ma décision, j'ai du prendre du retard et quitter vers 11h au lieu de 10h30. J'avais tout juste deux heures devant moi avant la pluie et l'orage. On annonçait des vents sud ouest, ce qui favoriserait mes déplacements. Malgré la visibilité réduite à un mile annoncée, comme je serais dans le chenal sud et que les cargos passent plutot par celui du nord, je serais épargnée d'éventuelles possibles, peut-être, collisions! Avec plus de 13000 passages de navires sur le Fleuve chaque année, l'influence de ceux-ci et la route qu'ils empruntent appellent à la prudence.
Après quelques heures, la pluie a débuté, il pleuvait et il pleuvait encore... Plus il pleuvait, plus j'étais aux oiseaux, les vagues se levaient derrière ma Peta et se formaient doucement, elles me poussaient un peu plus loin, vers l'avant, vers Montmagny.
En cours de route, mon plan a changé, malgré que l'orage qui faisait rage m'enchantait beaucoup, j'ai du choisir un plan B par prudence. Mais comme le Fleuve nous fait avancer au rythme des marées, je ne pouvait arriver à Montmagny passé l'heure de la basse mer. On me suggérait de rentrer pour ne pas arriver en même temps que celle-ci à Montmagny... j'ai hésité de rentrer à Berthier sur Mer. Un coup de téléphone plus loin, je donnais des coups de rame en direction du trou de Berthier. Plusieurs options s'offraient à moi; rentrer à Berthier, attendre la pleine mer et naviguer de nuit pour rejoindre Montmagny ou rentrer à Montmagny et attendre une remorque pour entrer quelques temps plus tard lorsque la mer retrouverait ses aises. Une fois près des quais de Berthier, Simon Lord me suggérait de venir me chercher en remorque pour rentrer à la marina deux heures plus tard. J'avais encore deux heures de courant avec moi, deux heures pour finir de progresser vers mon objectif du jour.
Au large de Montmagny, l'eau peu profonde me ralentissait, après deux heures, j'ai aperçu l'équipe de Montmagny avec des amis de Québec à bord, Pierre et mon ami capitaine du Jordan étaient à bord. Guy Landry m'attendait sur le quai avec une hospitalité légendaire. Après une bonne douche, breuvages, téléphones, et entrevue avec mon ami Jean Chartrand, j'ai pu goûter aux délices de la région; l'esturgeon fumé de Donald Lachance, les brisures de porc de la boucherie Saint-Mathieu et les confitures aux prunes de Madame Landry!!!
Comme quoi; ramer ça ouvre l'appétit!
Ici, j’entends de plus en plus parler du Fleuve. À l'Île aux Grues les enfant vont à l'école à tous les jours par avion. À marée basse; les riverains vont se baigner sur les bancs de sable, au banc de la Corneille ou au banc du Cap Brulé. Deux heures de baignade dans un sable fin et le retour à la maison est prononcé avant que la marée ne revienne. Ici, tout se prononce au rythme de la mer, de ses hauts et ses bas.
L'aventure m'appelle, je dois quitter pour rejoindre le Fleuve majestueux et vous promettre d'autres histoires... à ce soir.
Bonjour Mylène,
RépondreSupprimerj'aime te lire au fil des vagues et des coups de rames! Tes histoires sont croustillantes et au goût du fleuve. Je crois que le soleil t'accompagnera pour les prochains jours. Tiens bon! Go Mylène, go!
Merci pour votre appui! MERCI
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