lundi 8 août 2011

De Tadou à Matane / From Tadou to Matane


My travels on the St. Lawrence River are quite a bit harder to manage than was the case for my Atlantic Ocean escapade last year. The River is much rougher than the Atlantic and provides no safe havens except the marinas that dot the shore. At least in the Atlantic, I knew that I would row for twelve hours, move forward, rest, write, and eat… Here, when I leave a jetty, there's no guarantee as to arrival time at the next one.

Since Tadoussac, I’ve sailed four times: from Tadoussac to Trois-Pistoles with my friend Alex, from Trois-Pistoles to Bic then on to Rimouski, from Rimouski to the Les-Boules cove, and from Les-Boules to Matane.
Between Tadoussac and Trois-Pistoles, some people thought we were whales – a few times, the tour boats came right up to us. My mother, who was on Tadoussac’s jetty when we shipped out, told me that a guide was describing my adventure to the tourists present using his bullhorn.

When we arrived in Trois-Pistoles, Mikael was waiting for us on the dock at two in the morning. I stayed moored there for a week to attend the 9th edition of Échofête, Quebec’s first environmental festival.
In Trois-Pistoles, Karine and Georges from Cushe Canada came to cheer me on and spend some time with me. The enthusiasm shown by my sponsors is quite motivating in the case of an adventure such as mine. I had more than my usual share of indecisiveness the day following their departure when I was confronted by my twelve pairs of Cushe shoes… I’m most definitely the best shod rower in Quebec! Thanks Cushe!
My departure from the Échofête will remain forever in my memories! About thirty people on the dock waiting patiently for my departure at… three in the morning! Since then, a long journey to Rimouski where on the way was waiting… my newly adopted sugar (grand‑)daddy. Mr. Hermel Lavoie. Such a sweet person! I met Hermel last year in Rimouski at a lecture. We clicked right off the bat! He and his crew came to meet me on the River just before arriving in Bic. As a northeast wind was picking up, they were able to provide assistance to get me to the level of Bic, where I tried to use my oars once more as I took advantage of the ebbing tide. Waves, seaweed, and winds led me to request their help to come in to port safely in Rimouski. My family was waiting there for me.

Because of that northeast wind, the Nordet, I was only able to leave Rimouski on Friday to eventually drop anchor and spend the night in Mitis cove. My new grandfather and his son-in-law Christian came out to see me with their lunches, telling me that they preferred to eat at Les-Boules, a cove located about five miles east. I therefore went by the Mitis cove and entered the cove at Les-Boules, thus gliding by the Maurice Lamontagne Institute while being towed by Hermel's zodiac. My phone was ringing just a few seconds later… Robert Dorais was calling with this comment: “Well, well… I told everybody to come out to the jetty to see Mylène row by… That’s a pretty big engine on your boat, no?” Which just goes to show that you can’t hide anything from Fisheries and Oceans Canada! A great story!  

I sailed off the following morning to reach Matane. Six and a half hours of rowing… Battling the wind every minute. As soon as I let go of an oar in the hope of catching a piece of fruit, some nuts, or a crunchy bar, I'd need ten minutes of constant effort to bring back the boat on course and get moving in the right direction at three knots. In my boat, under these hostile conditions, my every move was costly. Making a false move becomes a certainty. Mistakes add up. At times, I could see shear lines – water barriers whose appearance sometimes differs drastically and where one often finds vast seaweed accumulations as well as birds. These lines result from the meeting of currents. Typically one finds an opposite current on the other side. I observed that toeing these lines let me add 0.4 -0.5 knots to my cruising speed – i.e. I was getting a boost in distance of 400 feet every hour! WOW… what a bonus!

A visibility of barely 200 feet prevented me from spying the shore. Around two in the afternoon, I decided to contact Jérome, the commodore of Matane’s marina, who sailed out to rendezvous with me offshore. As the northeast wind kept on strengthening , we agreed that it would be best if he assisted me in getting to the safety of the marina’s jetty.

I’ve achieved my goals: gain some training on Peta and acquire valuable knowledge about the St. Lawrence River… I seem to be getting both in droves just now! 

My progress is quite a bit slower than planned because the weather is rather uncooperative, e.g., the Nordet. I definitely respect that wind and will now on always use a capital “N” when referring to it. The Nordet has claimed many victims over the years and has drowned many sailors. The Nordet is forcing my hand in a number of instances, as it did when it pinned me down for too long in Rimouski, and as it is doing here in Matane. If the Nordet is blowing, with all due respect, I'm out!

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Mon parcours sur le fleuve est beaucoup plus difficile à gérer que mon escapade sur l’Atlantique l’an dernier. Le fleuve est beaucoup plus rigoureux que l’Atlantique et n’a rien n’a rien de rassurant mis à part les marinas qui le jonchent. Du moins sur l’Atlantique je savais que j’allais ramer 12 heures, progresser, me reposer, écrire et manger… Ici, quand je quitte un ponton, rien ne m’assure de l’heure à laquelle je vais arrêter au second, rien ni personne pour me dicter précisément où aller et le cas échéant… le fleuve en décide souvent autrement. 

Depuis Tadousac, j’ai navigué à quatre reprises; De Tadoussac à Trois-Pistoles avec mon ami Alex, de Trois-Pistoles au Bic et ensuite à Rimouski, de Rimouski à l’anse des Boules et des Boules à Matane.
De Tadoussac à Trois-Pistoles, on nous a pris pour des baleines à quelques reprises, les bateaux d’exploration sont venus à notre rencontre avec leurs appareils photos, applaudissements et encouragements. Maman, présente sur les quais de Tadoussac lors de notre départ m’a relaté qu’un guide expliquait mon aventure aux touristes dans son porte voix. 

À notre arrivée à Trois-Pistoles, Mikael nous attendait sur le quai à 2 heures de la nuit où je suis restée amarrée pour une semaine pour assister à la 9e édition de l’Échofête, premier festival environnemental au Québec. J’ai mieux connu le personnage qui se cache en mon ami Mikael Rioux et je suis pas mal fière de lui!

À Trois-Pistoles, Karine et Georges de Cushe Canada sont venus me visiter, m’encourager et passer du temps avec moi, l’enthousiasme de mes partenaires est des plus motivantes dans une aventure comme la mienne. J’ai eu droit à plus d’hésitation que jamais le lendemain de leur départ devant mes 12 paires de chaussures Cushe… je suis définitivement la rameuse la mieux chaussée au pays! Merci Cushe!  

Mon départ de l’Échofête restera gravé dans ma mémoire à jamais! Une trentaine de personnes sur le quai à attendre patiemment mon départ à …3 heures du matin! Depuis; une longue route vers Rimouski où m’attendait sur le chemin… mon grand-papa bonbon nouvellement adopté; Hermel Lavoie. Un amour! Que j’aime mon nouveau grand-papa; un homme gentil, bonace, drôle et généreux. J’ai rencontré Monsieur Hermel l’an dernier à Rimouski lors d’une conférence, comme on se plait à dire; «C’a cliqué entre nous!». Lui et son équipage sont venus à ma rencontre sur le fleuve avant le Bic. Comme le vent nord est s’est mis de la partie, ils ont pu m’offrir assistance jusqu’au Bic ou j’ai pu tenter de reprendre les rames par la suite à marée descendante. Malgré tous mes efforts, les vagues, les algues, les vents me déplaçant vers le sud ouest donc de renouveau vers le Bic, m’ont fait choisir d’obtenir leur assistance pour entrer en sécurité à Rimouski. Ma famille, venus m’y visiter, m’y attendait. Sans Hermel et son équipe, je serais probablement entrée à l’anse à Mouille-Cul (oui oui… c’est vraiment son nom!) en deuxième marée descendante. Le lendemain, avec les vents que nous avons eu cette semaine, je n’aurais pu me sortir de là et ce avant jeudi, jour ou ma famille avait prévu quitter Rimouski. Aucun bateau non plus n’aurait pu venir m’y chercher vu les mauvaises conditions météo. 

À cause du vent nord est, le Nordet, j’ai n’ai pu repartir de Rimouski que le vendredi pour aller mettre l’ancre à l’anse à Mitis et y passer la nuit. Mon nouveau grand-papa est venu me voir avec son neveu Christian et leurs lunchs me disant qu’ils préféraient luncher à Les Boulles, l’anse un peu plus loin, cinq miles à l’est. J’ai donc passé l’anse à Mitis et entré dans l’anse des Boulles en passant devant l’Institut Maurice Lamontagne accrochée à l’épaule du zodiac d’Hermel. Étant dans un épais brouillard depuis le début de la matinée, j’ai été surprise d’apercevoir un long quai et l’Institut. Quelques secondes plus tard mon téléphone sonnait… Robert Dorais m’appelait pour me dire : « Ouain… moi j’ai dit à tout le monde de sortir sur le quai pour voir Mylène passer à la rame…t’as un gros moteur après ton bateau toi! » Comme quoi on ne peut rien cacher à Pêches et Océans Canada!  La belle anecdote!  

Je suis partie de l’anse le lendemain matin pour rejoindre Matane. Six heures trente minutes de rame… Tout ce temps à forcer contre le vent, aussitôt que ma main quittait une rame pour espérer attraper un fruit, une noisette ou une barre tendre, j’en avais pour dix minutes d’efforts constants pour remettre le bateau en position et me permettre de continuer d’avancer à 3 nœuds dans la bonne direction. Prendre une gorgée d’eau s’avérait une décision importante! « Est-ce vraiment nécessaire? » était devenue une question mantra dans mon esprit. Dans mon embarcation, sous ces conditions hostiles, le moindre geste à un prix. Arrêter de ramer d’une main pour ouvrir ma portière et replacer l’écran de mon GPS, zoomer avant pour voir plus grand et refermer la portière peut s’avérer une erreur de première.  Faire de fausses manœuvres devient chose certaine. Les erreurs se succèdent. Par moments, j’apercevais les lignes de cisaillement, barrières d’eau à l’aspect différent qui change parfois drastiquement, où on trouve souvent de larges bancs d’algues et des oiseaux. Ces lignes représentent l’endroit où les courants se rencontrent. Normalement, de l’autre coté se retrouve un courant contraire. J’ai découvert que de rester tout près des lignes pouvait ajouter 0.4 ou 0.5 nœuds à ma vitesse de croisière, c'est-à-dire que j’avancerais de 400 pieds plus vite à l’heure! WOW… quelle cadeau! 

Le brouillard épais qui désorienterait n’importe qui, me trompait trop souvent. La visibilité d’à peine 200 pieds me gardait d’apercevoir le rivage. Vers 14 heures, je décidai de rejoindre Jérome, commodore de la marina de Matane qui a décidé de venir me rencontrer au large. Avec le vent nord est qui commençait à forcer de plus en plus, nous avons convenu de la pertinence de m’assister pour  entrer à quai et en sécurité à la marina. 

Mes objectifs sont remplis : m’entrainer sur Peta et mieux connaitre le Saint-Laurent… Je ne peux mieux être servie à l’heure qu’il est. 

Ma progression se fait beaucoup plus lente que prévue à cause de la météo peu généreuse. Je vous reviens très rapidement pour vous parler du vent de nord est… le Nordet comme les gens l’appellent ici. Moi, le Nordet, je le respecte et lui octroierai dorénavant ses lettres de noblesse en lui accordant le N majuscule. Désormais je l’appellerai aussi « le Nordet » à voie haute et m’adresserai à lui en disant « Vous » avec les plus belles formules de politesses. Le Nordet a fait bien des victimes au cours des années et a engloutit bien des navigateurs. Le Nordet m’appelle à faire des choix, lui qui m’a clouée à Rimouski trop longtemps à Matane maintenant.  Avec tout le respect que je lui dois... si le Nordet est là, moi je n’y suis pas!

3 commentaires:

  1. Yvonne Bouchard8 août 2011 à 12:43

    Bonjour Mylène.
    Heureuse de te lire à nouveau.
    Merveilleux récit de «Tadou à Matane».
    J'espère que tu pourras te «déclouer» de Matane sous peu. Je ne peux qu'admirer encore une fois ton courage et ta détermination.
    Très belle journée à toi avec ton nouvel ami le Nordet ! :)
    À très bientôt pour la suite de ton aventure formidable!

    Yvonne xx

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  2. allo ma grande et forte amie....j ai pas le net alors difficile de te suivre tout le temps...j espere aller te voir a Percé xoxo lache pas , je pense autant a toi que quand tu étais sur terre xoxo guylene levesque

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  3. Bonjour Mylène!
    Je n'ai qu'une chose à dire, wow! Je suis native de 3-pistoles et j'y étais la semaine dernière. J'ai d'ailleurs fait une sortie en kayak avec Mikael, dans un bon gros brouillard, mais (j'ai été chanceuse) sur un fleuve sans vague. C'était superbe! Le Nordet à 3-Pistoles, on connaît ça, et moi, jamais je ne lui tiendrais tête!!! Je te souhaite donc une bonne poursuite de voyage, de la force et du courage à revendre!
    Julie Rioux

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