Après trois jours à Qaqortoq, il était temps de larguer les amarres et
découvrir d'autres villages. Narsaq a cependant été beaucoup moins
accueillante que le premier village. Souriants, on recevait l'information
qui vantait Qaqortoq comme étant la ville la plus mignonne du Groenland.
C'est avec regret que j'y repense aujourd'hui, car selon nous, c'était bien
vrai! Quqortoq était vraiment très belle avec toutes ses petites maisons
multicolores, ses chemins escarpés entre les propriétés, ses petits
commerces, son église et son joli cimetière…
Un petit détour de quelques heures depuis Narsaq nous a permis d'aller voir
la calotte glaciaire de très près. En avançant entre les glaciers, cette
journée là, j'étais très heureuse de barrer. Après les quelques mises au
point faites la veille avec l'équipage, c'était mon meilleur moment depuis
Noirmoutier. Mon bonheur a atteint son comble après que le capitaine eu
proposé de descendre sur un glacier. En déposant nos pieds sur cette énorme
structure de glace, j'avais quelques doutes… est-ce qu'on peut glisser dans
les petits canaux de glace au travers, est-ce qu'on peut se revirer, tomber
dans l'eau? Sous mes pieds, je ressentais la fraicheur de la glace, je
sentais le mouvement du glacier sur l'eau, je sentais les clapotis de Namasté
qui tournait autour de nous pour faire des images. C'était vraiment magique
d'être là, sur cet énorme bloc et glace et de partager ce moment là avec
Fanny et Antoine.
Après plus de 34 heures de navigation dans un brouillard à tailler au
couteau et une nuit à faire nos quarts en double pour bien appercevoir les
glaciers et leurs petits, on a enfin atteint Paamiut. Trois Inuits curieux
nous observaient à partir du ponton plus haut. Après quelques échanges
maladroits pour tenter de converser avec nous et répondre à nos questions
au sujet du village, les seuls mots que nous avons retenus de leur discours
étaient : « Mini McDo » accompagnés d'une direction. Cheezeburgers! Loin
d'être une filiale de la chaine, le petit restaurant nous a servi bien
difficilement le sandwich végétarien que Jean avait tant de mal à leur
expliquer.
Après quoi Fanny et moi avons passé deux heures à gravir et descendre des
monticules et des vallées autour du village pour apercevoir l'horizon dans
la brume. Jamais je n'avais senti une végétation aussi luxuriante et riche
sous mes pieds. Que du lichen, des baies, de tous petits arbustes, de la
mousse et des bleuets. On est au pays vert, j'oubliais! J'avais peine à ne
pas marcher sur des fruits mais à la quantité présente au mètre carré, c'
était impossible de ne pas les écraser sous nos pas. En étant très attentive,
j'entendais et je sentais les fruits éclater sous la pression de mes pieds.
Pour étancher la soif, il suffisait de quelques secondes pour prendre une
poignée de baies sauvages et se sentir rassasiée.
Depuis très tôt ce matin, nous faisons route vers Ravns Storø pour aller à
la découverte d'un village abandonné par des pêcheurs des Îles Faroés.
Demain, nous ferons route vers Nuuk où une civilisation devrait nous
accueillir avec une connexion Internet, un téléphone public, une douche, un
épicier et peut-être même une boutique de sport qui me permettra de
trouver ce qui manque à mon équipement pour me tenir plus au chaud. Parce
que plus on monte vers le nord… plus j'aurai besoin de me couvrir moi qui a
déjà très froid!
Bon ! je te connaissait sportive , mais là comme dirait un autre sportif , tu fait vraiment de grande glisse ! Bien hate de te revoir xoxoxo
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